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La SEP

La SEP : une maladie neurologique chronique

Comprendre la SEP en 6 minutes :

 

La SEP est une maladie neurologique. Elle est due à une réaction auto-immune, c’est-à-dire que le système immunitaire réagit de façon anormale et reconnaît la myéline comme un corps étranger.

La myéline ? C’est une substance qui s’enroule autour des nerfs et forme une gaine protectrice indispensable à la bonne conduction de l’influx nerveux. La destruction de cette gaine de myéline s’appelle la « démyélinisation » (on dit aussi que la SEP est une « maladie démyélinisante ») et modifie la transmission de l’influx nerveux au niveau des lésions.

Après destruction, la myéline est capable de se reformer plus ou moins bien. Cette « remyélinisation » est en grande partie à l’origine de la récupération après les poussées. Avec l’évolution de la maladie dans le temps, la remyélinisation peut se faire moins bien. Ceci explique en partie pourquoi un handicap peut apparaître au cours de l’évolution de la maladie.

La remyélinisation est un élément clé des mécanismes impliqués dans la maladie. Elle est au cœur de nombreuses recherches destinées à mettre au point de nouvelles thérapeutiques.

Les lésions de la sclérose en plaques sont visibles lors des examens d’imagerie IRM (imagerie par résonance magnétique) et donnent un aspect de « plaques ». Les symptômes de la SEP sont variables selon la localisation de ces plaques au sein du système nerveux central.

La localisation des plaques dans le système nerveux central, leur nombre et leur taille sont variables d’une personne à l’autre, et peuvent également évoluer dans le temps. C’est ce qui explique que les manifestations de la maladie ne sont pas les mêmes chez toutes les personnes qui ont une SEP et qu’elles peuvent évoluer dans le temps.

À savoir

La sclérose en plaques ne touche que le système nerveux central, c’est à dire le cerveau et la moelle épinière. Les nerfs des membres, qui sont reliés à la moelle épinière et font partie du système nerveux périphérique ne sont pas touchés par la maladie, de même que les muscles.

Faux ! Il s’agit d’une idée reçue. Les mécanismes physiopathologiques impliqués dans la sclérose en plaques n’altèrent pas les mécanismes de défense contre les agents infectieux.
En revanche, certains traitements qui suppriment la réaction auto-immune peuvent augmenter le risque d’infection

La ou plutôt « les » SEP

Il existe différents types de sclérose en plaques selon leur mode d’évolution :

  • Les formes récurrentes-rémittentes (de loin les plus fréquentes) : elles évoluent par poussées successives, entrecoupées de périodes de rémission plus ou moins longues. La fréquence des poussées est très variable d’une personne à l’autre et au fil du temps chez une même personne. La récupération après chaque poussée peut être complète ou incomplète.
  • Les formes secondairement progressives : elles font toujours suite à la phase rémittente de la maladie et se caractérisent par une progression régulière des symptômes. Cette forme secondairement progressive peut apparaître après des années d’évolution par poussées.
  • Les formes progressives d’emblée : elles représentent 10 à 15 % des cas de SEP et se manifestent d’emblée par une progression continue des symptômes. Ce type de SEP n’évolue donc pas par poussées.

Les traitements actuels ont beaucoup amélioré les symptômes et l’évolution de la SEP. Voir Diagnostic et prise en charge, Les traitements

Les anesthésies locale, locorégionale ou générale ne sont pas contre-indiquées en cas de SEP et n’aggravent pas l’évolution de la maladie.
Il est toutefois conseillé d’informer votre médecin des traitements que vous prenez
Récemment, des études ont mis en évidence un risque d’évolution des formes progressives de la sclérose en plaques chez les patients fumeurs. D’après des études épidémiologiques, fumer augmenterait le risque d’avoir une SEP de 1,2 à 1,5 fois. On ne sait pas encore bien pourquoi L’arrêt du tabac est donc conseillé chez les personnes atteintes de sclérose en plaques.

Pourquoi le tabac est-il déconseillé ?
La réponse en vidéo du Pr Pierre Labauge (CHU de Montpellier)